Marine Bonzom est une jeune artiste du Sud Ouest remarquée pour ses toiles abstraites vibrantes qui nous transportent. Pour cette globe trotteuse toujours prête pour l’aventure, s’exprimer sur des toiles est un besoin, une nécessité. C’est ce qui rend son art si passionnant et attachant.
Pour décrypter son œuvre, nous sommes allés à sa rencontre.
Bonjour Marine Bonzom, d’où viens-tu ?
Je suis née et j’ai grandi à Biarritz dans le Sud Ouest de la France.
À quel âge as-tu commencé la peinture ?
D’après mes souvenirs j’étais très jeune. Ça a commencé de paire avec le dessin, puis très vite les couleurs, dans tous les sens et sans limite, je devais avoir 7 ans. Avec mon grand père ou ma maman, c’était l’activité principale.
Une vrai transmission de l’élan artistique, très simplement et comme une évidence. Puis l’école, le besoin incessant de griffonner, d’utiliser les images, la couleur, découper, coller, assembler, construire une chose à partir de pleins d’autres.
Puis les arts plastiques et les premiers essais sur toile vers 12 ans avec la découverte de la matière et des médiums… des sensations immédiatement épanouissantes. C’est à partir de ça que j’ai tâtonné vers ce qui allait artistiquement me correspondre.
Qu’est ce qui t’a motivé à en faire ton métier ?
Ma passion depuis toujours. J’en ai fait mon métier il y a 3 ans. Un peu comme si la vie ne m’avait pas laissé le choix malgré plusieurs autres envies et opportunités professionnelles.
Comment prépares-tu la réalisation d’une toile ? Quelles sont tes inspirations ?
Mes inspirations me viennent principalement de la nature, de tout ce qui m’entoure et me touche. De tout ce qui va immédiatement m’émouvoir et générer en moi une impulsion créative. C’est très rapide, je le ressens dans l’instant.
Je travaille longuement mes pigments, afin d’obtenir une couleur qui m’intéresse. Étant très sensorielle, j’utilise chacun de mes sens lors de la préparation d’une œuvre, je peux diffuser du jasmin, du patchouli, j’écoute de la musique… j’ai un vrai petit rituel, cela m’aide à moins “mentaliser” ma démarche. Le mouvement doit être spontané, naturel et évident. Il n’y a que lorsque je suis dans cet état que la toile me répond, c’est un échange entre elle et moi. Il y a une réelle vibration, le moment est intense.
Tu as passé 4 années au sein d’Emirates comme hôtesse de l’air, que retiens-tu de cette aventure ?
Oui en effet j’ai travaillé 4 ans pour Emirates et j’ai vécu à Dubaï de 2012 à 2016, une aventure très intense et surtout une expérience de vie extrêmement riche de rencontres et voyages. Des découvertes quotidiennes à travers le monde entier. L’apprentissage de l’ailleurs, être confronter chaque jour « au différent », le travail sur soi, les leçons de vie qui font personnellement grandir et évoluer. Ma passion pour l’immersion, un rythme à cent à l’heure, j’ai adoré.
Des années de voyages qui m’ont indéniablement artistiquement nourri… où j’ai pu découvrir des paysages incroyables, visiter des lieux magiques, ressentir tellement de climats différents… Goûter à tant de saveurs , découvrir des senteurs inconnues, toutes ces cultures si éloignées de la mienne, et visuellement un émerveillement de couleurs .. Chaque escale fût un pur enchantement pour ma créativité d’une manière différente à chaque fois.
C’est gravé en moi et quand je peins tout me revient.
Ton meilleur souvenir là-bas ?
Il y a des centaines de beaux souvenirs, mais je dirai la magie des premières impressions une fois arrivé sur une nouvelle destination. Cette sensation unique, différente à chaque fois que l’on ressent en découvrant une nouvelle culture, un nouveau territoire. L’éveil de mes sens, observer le quotidien des gens. Tellement inspirant. C’est ça qui me faisait vibrer. Il me revient le souvenir d’ un atterrissage tôt le matin à Adélaïde en Australie. L’été pour eux, l’hiver en Europe… un lever de soleil dans le ciel puis une fois atterri l’odeur de la pierre chaude, des couleurs envoûtantes tout autour de moi, le calme des gens… 2 jours après un séjour en Russie où le froid m’avait profondément marqué. Des moments de vies contrastés sur tous les points qui s’enchaînent, mêlés au désir permanent de découvrir de nouvelles choses.
Quel est le plus bel endroit que tu as visité ?
Le plus bel endroit… je suis émerveillée par la beauté de la glace, des banquises, ça m’hypnotise. Mais le coup de foudre global il est pour l’Italie, tout y est inspirant, les paysages, la nourriture, le patrimoine. La magie d’une ville comme Rome, malgré le tourisme de masse, elle reste pour moi la définition du beau et du bon et en même temps du charme qui ne s’explique pas. Cette chose qui manque quand on vit dans une ville comme Dubaï. L’évidence de l’authenticité, pas besoin de trop en faire, tout est là.
Comment s’est passé le retour à la vie d’artiste professionnelle ?
Le retour à la vie d’artiste s’est fait de manière très simple. Rien ne fut compliqué, au contraire tout s’est enchaîné, c’était très motivant et encourageant.
Quels artistes contemporains t’inspirent en ce moment ?
Tout m’inspire mais artistiquement et concernant les artistes contemporains en ce moment c’est très varié. Je suis touché par des artistes comme Roberto Ruspoli, Caroline Denervaud, Kristen Giorgi, le photographe Jonny Seelenmeyer, le travail de Kim Keever, Rowan Mersh, il y en a beaucoup… je suis totalement transportée par la peinture de Simon Antony Wilson et je suis fan de Rafiy Okefolahan.
Obligée de parler de la céramiste Katarina Wells qui m’inspire quotidiennement.
Quels sont tes prochains projets ?
Être plus présente physiquement en allant davantage à la rencontre du public. Être là, présenter, échanger, partager, rencontrer de nouvelles personnes. Je recherche des lieux d’expositions temporaires où j’aimerai être présente. Continuer à développer les projets à venir.