A l’occasion du 150ème anniversaire d’Henri Matisse (1869-1954), le Centre George Pompidou lui accorde une grande retrospective. On ne vous apprend rien en vous disant qu’elle est actuellement fermée au public en raison d’un virus assez intrusif, mais il n’est pas trop tard pour (re)découvrir un des plus grands artistes du XXème siècle. Enfouissez-vous sous votre plaid, munissez vous de votre thé bien chaud, et entrez dans La Danse, oeuvre emblématique du chef de file du fauvisme.

Fils d’un père marchand de céréales et d’une mère peintre amateur, il est originaire des Hauts-de-France et s’installe à Paris en 1887 pour étudier le Droit.
2 ans plus tard, alors bloqué au lit après une crise d’appendicite, sa mère lui achète une boîte de couleur et il découvre la peinture. Dès cet instant, peindre lui donne l’impression d’entrer dans une sorte de paradis, confiera-t’il plus tard.
Dessinateur, graveur, sculpteur et peintre, Matisse était également fin collectionneur et possédait des pièces de Rodin, Gauguin, Van Gogh ou encore Cézanne. Il entretien une relation toute particulière avec son grand ami et rival Pablo Picasso.
« La Danse » est produite deux ans après « Les Demoiselles d’Avignon » du maître espagnol qui a connu un large succès. L’immense toile (290 x 391 cm) est un zoom du tableau « La joie de vivre », peint en 1905 après avoir vu des passants danser la Sardane, de tradition catalane.

20 ans plus tard, Albert C. Barne commande une autre version de La Danse en un immense panneau mural en papiers gouachés, découpés. Il en existe trois versions dont deux sont conservées au Musée d’Art Moderne de Paris.
Malgré sa grande taille, la toile semble toujours trop étroite pour les danseurs contraints de se courber. Elle s’inscrit dans le mouvement du fauvisme caractérisé par ces trois couleurs vives qui accentuent le contraste. On remarque que les personnages de gauche cherchent à se relier par les mains et donnent un mouvement effréné à la danse.